La Métrologie, science de mesure et de ses applications intervient dans tous les secteurs de la vie socio-économique et technique. Elle est subdivisée en trois branches à savoir la métrologie scientifique qui élabore les étalons, la métrologie industrielle qui dissémine les mesures et la métrologie légale qui assure entre autres la loyauté dans les transactions commerciales. Cette dernière branche qui est le domaine privilégié de l’action de l’Etat, a pour but de réduire entre autres, les conflits nés des procédures de mesurage ou des quantités mesurées, d’assurer la garantie publique dans les transactions qui se font au poids ou à la mesure, de protéger les producteurs et les consommateurs.
Les ventes au Togo des produits agricoles, de pèches, de chasses et de leurs dérivés se font en mesure de tas (tubercules, fruits etc.) ou à l’aide de bols (céréales, etc.) dont les capacités varient d’un lieu à un autre.
L’utilisation de ce genre de mesure favorise des pratiques déloyales qui pénalisent très souvent les producteurs et les consommateurs. Cette pratique diminue le pouvoir d’achat du producteur et du consommateur. Elle a également une influence négative sur la productivité.
Conscient de cette situation, le gouvernement a adopté depuis le 30 octobre 2009 la loi 2009-025 sur la métrologie légale qui impose l’utilisation du système international « SI » dans notre pays. Ainsi, l’utilisation des bol-mesures, instruments de mesure non conventionnels, doit progressivement disparaître pour faire place à l’utilisation des instruments de mesure conventionnels.
Le Plan National de Développement (PND 2018-2022), élaboré sous l’impulsion de Son Excellence Monsieur Faure Essozimna GNASSINGBE, Président de la République, à travers son axe 3 intitulé « consolidation du développement social et renforcement des mécanismes d’inclusion » prend en compte l’instauration du système international d’unités par la mise en œuvre du document « d’étude de faisabilité pour l’instauration du système international d’unités au Togo » validé les 29 et 30 août 2019.
Pour arriver au stade d’utilisation d’unités internationales de mesure, des dispositions ont été prises notamment la sensibilisation des populations, l’incitation à l’importation par les opérateurs économiques d’instruments de pesage adaptés aux conditions d’utilisation et la vulgarisation de ces instruments, etc.
C’est dans ce cadre que le Ministère du commerce, de l’industrie et de la consommation locale a démarré le jeudi 04 novembre 2021 à Lomé, le projet de sensibilisation de la population sur l’instauration du système international de mesures dans les transactions et les services au Togo.
L’objectif est d’informer suffisamment la population sur l’importance du système international d’unités afin de susciter son adhésion à l’utilisation des instruments de mesure conventionnels dans les transactions et services.
Selon Monsieur ABE Talime, Secrétaire général représentant Monsieur le Ministre du commerce, de l’industrie et de la consommation locale à cette cérémonie de lancement, « l’utilisation des bol-mesures au Togo, instruments de mesure non conventionnels, devra nécessairement disparaître. De même, la vente en tas doit être délaissée en faveur de la vente au poids par l’utilisation des instruments de mesure conventionnels tels que les balances et les bascules. Ce qui permettra de réduire entre autres les conflits nés des procédures de mesurage ou des quantités mesurées, d’assurer la garantie publique dans les transactions qui se font au poids, de protéger les producteurs et les consommateurs afin d’établir la confiance entre le vendeur et l’acheteur. » « En créant les conditions d’un commerce équitable, l’instauration du système international d’unités (SI) va augmenter le pouvoir d’achat aussi bien des producteurs que des consommateurs et va permettre l’amélioration de leurs conditions de vie. C’est un système qui vise ainsi le renforcement de la lutte contre la pauvreté » a-t-il précisé.
Rappelons que la sensibilisation sur l’utilisation d’unités internationales de mesure va se dérouler sur toute l’étendue du territoire nationale et regroupe les autorités locales, les opérateurs économiques, les représentants des interprofessions, les agriculteurs, les éleveurs, etc.