Le ministre délégué auprès du ministre du Commerce, de l’Artisanat et de la Consommation locale, Pr Kossivi Hounaké a relevé que des concertations s’avèrent nécessaires entre les acteurs afin d’aboutir à des prix de vente rationnels qui ne soient pas en déphasage avec les cours du marché mondial et qui favorisent la marge potentielle des acteurs sur les chaînes de valeur. C’est lors de la cérémonie officielle du lancement de la Campagne 2024-2025 de commercialisation du café et du cacao, le vendredi 25 octobre à Kpalimé.
La rencontre de Kpalimé marque le démarrage officiel de la campagne 2024-2025 de commercialisation du café et du cacao au Togo. Elle a été également une occasion de remise de récompenses aux lauréats des Prix Cacao d’Excellence 2023.
Pour le ministre, il est absolument évident que, la situation des prix surdimensionnés par rapport aux prix indicatifs publiés par le Comité de coordination des filières café et cacao (CCFCC) chaque quinzaine favorise les producteurs. Mais ceux-ci peuvent être confrontés à un moment donné, comme cela a été déjà le cas dans un passé récent, à un problème d’écoulement de leurs stocks. Il souligne que l’idéal serait d’aboutir à un système qui, tout en réservant la grande part des bénéfices aux caféculteurs et aux cacaoculteurs, garantisse la survie des autres maillons de la chaîne. Selon lui, pour y parvenir, il conviendrait de procéder à un recensement des acteurs en vue de leur identification et de leur enregistrement formel.
Le ministre précise que cette opération favoriserait une bonne traçabilité et contribuerait à réduire les exportations frauduleuses qui échappent à tout contrôle et amenuisent aussi les ressources du CCFCC destinées à la coordination, à la supervision et au soutien des deux filières. S’agissant des opérateurs d’origine étrangère, le ministre a affirmé qu’ils sont toujours les bienvenus au Togo, et invite les acteurs à leur réserver comme à l’accoutumée un bon accueil. Il précise qu’ils doivent se conformer à la réglementation en vigueur au Togo, comme tous les opérateurs nationaux, en vue d’y poursuivre librement leurs activités.
« Sur le plan international, la grande préoccupation de l’heure pour nous pays producteurs de café et de cacao, est sans nul doute l’application du Règlement Zéro Déforestation de l’Union Européenne qui stipule qu’aucun produit ne sera admis sur le territoire de l’Union Européenne s’il provient d’une zone ayant subi une quelconque déforestation après 2020 », a confié Pr Hounaké. Il a rappelé que l’échéance était initialement fixée au 30 décembre 2024. Mais il est de plus en plus envisagé que le Parlement européen accorde un sursis d’un an à la demande des pays producteurs. Le ministre a exhorté les acteurs à mettre à profit cette période de répit pour se mettre à jour en matière de géolocalisation, de traçabilité et d’autres exigences.
Le directeur de cabinet du ministère de l’Agriculture, de l’Hydraulique villageoise et du Développement rural, Konlani Dindiogue a réaffirmé l’engagement du ministère à s’investir dans la mise en œuvre de toutes initiatives allant dans le sens de remettre sur les rails la production du café et du cacao pour le bien-être des producteurs, en particulier les jeunes et les femmes.
Le secrétaire général du CCFCC, Anselme Gouthon a révélé que cette cérémonie revêt un caractère spécial : en plus de la mission habituelle, elle intervient au lendemain de la résolution prise par les acteurs pour qu’à « l’horizon 2030, les filières café et cacao du Togo soient performantes sur toutes les chaînes de valeur, créatrices de richesses et d’emplois décents et permanents, surtout en milieu rural, à travers une culture professionnalisée, compétitive et durable ». En effet, dans le but d’œuvrer à l’amélioration des performances de chacune des deux filières, un plan de développement a été élaboré à l’initiative du Comité de Coordination pour les Filières Café et Cacao (CCFCC), à partir d’un état des lieux effectué de façon très inclusive.
Mettre fin à la contrebande
M. Gouthon a déploré le désordre que créé la contrebande sur le terrain. « Elle fragilise l’ensemble de la chaîne de valeur des deux filières, et reste dommageable à l’amélioration durable des revenus des producteurs. Elle s’opère avec la complicité d’opérateurs locaux et procède d’une surenchère qui dérègle les dispositions mises en place par les acteurs des deux filières », a-t-il poursuivi.
Dans le but de veiller à l’observance des textes, le CCFCC a pris soin d’encourager en novembre 2021, la mise en place d’un cadre de concertation. Ce cadre regroupe la Fédération des Unions de Producteurs de Café et de Cacao du Togo (FUPROCAT) et le Syndicat indépendant des acheteurs de café et de cacao du Togo (SIACCTO). Il a été renforcé avec des personnes ressources en octobre 2023. Ce cadre travaille à assainir le terrain, avec l’accompagnement du CCFCC et l’appui des autorités préfectorales, communales et des Chefs de canton.
Le préfet de Kloto, Assan Koku Bertin, le maire de Kloto 1, Winny Dogbatsè et le Président du conseil des chefs traditionnels de Kloto, Togbui Dzédo V ont souhaité que les conclusions de cette cérémonie de lancement contribueront au bon déroulement de la nouvelle campagne 2024-2025 de commercialisation du café et du cacao et ce, pour le grand bonheur de toutes les parties prenantes, notamment les productrices et producteurs.
Le café et le cacao sont des cultures de rente qui procurent des devises importantes dans le secteur agricole. Ils contribuent à la formation de 1,4 % de la richesse nationale (PIB) et de 5,5 % du secteur agricole. Ces deux cultures représentent une principale source de revenu des ménages agricoles dans les zones de production. Le café et cacao sont cultivés par près de 40 0000 producteurs pour une superficie de 45 117 hectares de café et 27 645 hectares de cacao (DSID, 2023). Ces productions se font dans huit (8) Préfectures du pays, situées dans les régions des Plateaux et de la Centrale.