Le ministre du commerce, de l’industrie et de la consommation locale du Togo et président en exercice de l’Organisation Interafricaine du Café (OIAC), Kodjo ADEDZE a ouvert ce lundi 14 novembre à Lomé, les travaux des 62èmes réunions annuelles de l’organisation.
La problématique de la transformation et de la consommation locale du café avec un accent particulier sur le développement de l’entrepreneuriat des femmes et des jeunes est au centre de cet évènement international, placé sous le Haut patronage du président de la République togolaise, Faure Gnassingbé. Les 62èmes assemblées générales sous le thème « autonomisation des jeunes et des femmes dans l’industrie africaines du café » constituent une occasion d’échanges sur les grands enjeux liés à la filière café en Afrique. Elles rassemblent environ 200 participants en provenance de l’Afrique, de l’Europe, de l’Amérique et de l’Asie.
Ces assises seront marquées durant les cinq jours de l’agenda par d’intenses activités, notamment le Forum politique de haut niveau sur le Café ; les réunions de comités techniques ou consultatifs, la 5eme Conférence scientifique sur le café africain ; la 62ème assemblée générale de l’OIAC ; le 10eme Symposium du café africain dont l’une des sessions inédites, sera consacrée au concours africain des jeunes baristas de café.
Pour le ministre, le thème général de cette année à savoir : « Autonomisation des Jeunes et des Femmes dans l’industrie africaine du Café », montre à suffisance que les questions relatives à l’inclusion, à l’autonomisation des femmes et des jeunes, constituent d’importants piliers pour la relance de la filière café en Afrique, une priorité de développement pour les pays les moins avancés.
M. Kodjo ADEDZE a indiqué que le forum politique de haut niveau porte sur le sous-thème « Quelles politiques nationales de promotion des activités des jeunes et des femmes pour l’émergence de l’industrie du café en Afrique ?» ; suivi de deux panels avec des sous-thèmes sur « Les femmes africaines et leurs rôles dans la transformation du secteur africain du café » ; « Echange d’histoires de réussite entre les jeunes entrepreneurs de café et les défis à relever. »
Par ailleurs, le 10me Symposium du Café Africain dont le sous-thème est « l’implication des jeunes et des femmes dans l’industrie du café en Afrique », constitue un autre centre d’intérêt de la rencontre de Lomé, qui permettra aux femmes et aux jeunes producteurs de café de compétir pour la première fois dans le championnat africain de baristas.
Le ministre a relevé que le thème central ainsi que les sous-thèmes retenus interpellent le secteur du café en Afrique dans son ensemble car ils posent la problématique de la transformation et de la consommation locale du café avec un accent particulier sur le développement de l’entrepreneuriat des femmes et des jeunes. « De telles initiatives répondent aux besoins du projet commun de l’Organisation Internationale du Café (OIC) et de l’Organisation Inter Africaine du Café (OIAC), de transformer le secteur caféier d’Afrique en une industrie moderne, compétitive et durable qui met l’accent sur la qualité, la quantité et la productivité, profitable à tous les acteurs et en particulier aux producteurs », a conclu monsieur Kodjo ADEDZE.
Subventionner les intrants
M.Jean-Louis Ekra, Mentor de l’OIAC, ancien président du Conseil d’administration de la Banque africaine d’import-export (Afreximbank) s’est réjoui du choix de ce thème : « Implication es Jeunes et des Femmes dans l’industrie caféière d’Afrique » car l’implication des jeunes engendre le développement de l’entreprenariat des jeunes donc, l’autonomisation des jeunes, décideurs potentiels de demain. Il a précisé que les décideurs politiques actuels devraient donc encourager la transformation et la consommation du Café en autorisant des mesures de subvention des intrants, en créant un environnement politico-légal propice aux affaires, en accroissant les investissements socio-économiques et en garantissant de meilleurs revenus aux acteurs des chaines de valeurs, notamment les plus faibles (les agriculteurs). M. Ekra a relevé que ces derniers sont les plus affectés par les changements climatiques ainsi que la flambée du prix des engrais. « Nous exhortons donc les décideurs politiques à créer les conditions de collaboration et d’échanges entre les acteurs, en particulier les jeunes et les femmes, à développer des politiques nationales qui sont en faveur de la valorisation des cafés produits localement afin que les chaînes de valeur du café aient, enfin, un poids non négligeable dans le PIB de nos pays producteurs de café », a-t-il poursuivi.
Le président du Comité d’organisation, président de l’Agence africaine et malgache du café Robusta (ACRAM), Enselme Gouthon a souligné que le café africain joue actuellement un rôle majeur dans le développement des pays et qu’il est convaincu que les résultats de ces assises répondront aux enjeux de transformation et de consommation locales du café en Afrique. Il s’agira surtout d’œuvrer à l’insertion effective des Jeunes et des Femmes dans l’Industrie africaine du Café.
La conseillère principale de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), Mme Cynthia, la directrice exécutive de l’Organisation internationale du café (OIC), Mme Vanusia Nogueira et l’ambassadeur Salomon Sabiti Rutega, secrétaire général de l’OIAC ont abondé dans le même sens : le thème principal de cette assemblée, à savoir « Autonomisation des jeunes et des femmes dans l’industrie africaine du café », traduit bien l’importance que les pays membres accordent aux questions relatives à l’inclusion et à l’autonomisation des femmes et des jeunes dans ce sous-secteur de l’agriculture.
Rapellons que l’OIAC est une organisation intergouvernementale comprenant les 25 pays africains producteurs de café : Angola, Bénin, Burundi, Cameroun, Congo, République centrafricaine, République démocratique du Congo, Côte d’Ivoire, Ethiopie, Gabon, Ghana, Guinée, Guinée équatoriale, Kenya, Liberia, Madagascar, Malawi, Nigeria, Rwanda, Sierra Leone, Tanzanie, Togo, Ouganda, Zambie et Zimbabwe.